La journée d'hier a marque le deuxième anniversaire d’une grève qui, au
Cameroun, a eu d’importants conséquences, que personne n’avait imaginé.
Une série de manifestations a pris de l’ampleur dans plusieurs villes et
villages des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, faisant quelques
morts parmi les biens endommagés.
L’ambiance qui caractériserait finalement l’ensemble du Cameroun
anglophone après ce vendredi fatidique sera celle de l’incertitude et de
la peur, et à juste titre. Alors que le ministre de la Communication,
Issa Tchiroma Bakary, s’est rendu dans les médias pour minimiser la
situation, une répression s’en est suivie dans les régions anglophones,
les personnes soupçonnées d’avoir pris part aux manifestations étant des
cibles essentielles.
Quelques jours avant le très redouté 1er octobre, le pire était
encore à venir. La répression qui s’intensifiait au fil des jours a fini
par rencontrer une résistance, alors que certains citoyens ont pris
d’assaut les buissons et ont commencé à lancer des attaques contre des établissements et des biens du gouvernement,
pour demander leur indépendance.
Quelques mois plus tard, le scénario n’est rien de moins qu’une
guerre à part entière, avec des centaines de personnes assassinées,
kidnappées, torturées et mutilées des deux côtés. La propagande de
responsables gouvernementaux et séparatistes n’a pas facilité la tâche,
car même ceux qui vivaient dans les régions semblaient avoir perdu
contact avec la réalité.
Contrairement à l’année dernière, lorsque le 22 Septembre avait été
accueilli avec beaucoup plus de crainte et un exode massif des régions
en raison de la peur de l’inconnu avant le 1 er octobre, le 22 Septembre
de cette année se déroulait dans un «calme relatif» par rapport aux
mois précédents.
Ceci dans l’attente d’un grand dialogue national. Bien que toutes les
parties prenantes n’aient pas encore trouvé un terrain d’entente
concernant le dialogue, beaucoup continuent de demander pourquoi il
fallait atteindre ce niveau. Pourquoi après le meurtre de milliers de
personnes, l’arrestation de centaines de personnes, la disparition de
nombreuses personnes, l’incendie de centaines de villages et le
déplacement de près d’un million de citoyens anglophones.
Avec le meilleur temps pour résoudre le problème il y a deux ans,
beaucoup ne peuvent que souhaiter une solution durable au lieu de passer
plus de temps à comptabiliser les pertes.
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