« j’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand
 dialogue national qui nous permettra, dans le cadre de notre 
Constitution, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations
 profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de 
toutes les autres composantes de notre Nation », S.E. Paul Biya. 
Le grand dialogue national est un rendez-vous historique pour le 
Cameroun. Comme chez les sportifs on dira, avec le grand dialogue 
national ça passe ou ça casse. Tellement les espoirs sont nombreux et 
grands.
Convoqué seulement le 10 septembre, et pour se tenir du 30 septembre 
au 04 octobre, le temps est curieusement trop court pour que le travail 
préalable soit fait en vue d’un dialogue réussi et salvateur pour le 
Cameroun.
« L’offre de paix aux membres des groupes armés, en les invitant à 
déposer les armes et à bénéficier d’un processus de réintégration dans 
la société » ne peut produire des fruits juteux s’il n’est précédé par 
des garantis que les personnes visées en répondant au rendez-vous ne se 
laisseront pas prendre dans le piège du plus malin.
Repousser la date de la tenue du grand dialogue national ?
Cette nécessité de repousser la date du grand dialogue s’impose 
d’elle-même. Pour deux principales raisons : d’abord afin de disposer du
 temps nécessaire pour éplucher les propositions reçues à l’occasion des
 consultations préalables par le Premier Ministre Chef du gouvernement ;
 ensuite gérer les éventuels dossiers susceptibles de faire capoter le 
dialogue.
S’agissant des éventuels dossiers susceptibles de plomber le 
dialogue, la représentation des sécessionnistes, des leaders 
indépendantistes, du MRC et des victimes à ce dialogue.  Il s’agit d’une
 clef majeure pour cette assise nationale dont l’attente est qu’elle 
refonde le Cameroun. 
Un autre casse-tête que le promoteur du grand dialogue national 
ferait mieux de gérer, c’est les quotas de représentation. Qui seront 
les représentants du gouvernement ? Des partis politiques ? De la 
société civile ? Des leaders religieux ? Du parlement ? Des victimes ? 
De la Diaspora ? Des leaders indépendantistes ?  Qui seront les 
médiateurs de ce dialogue ? Pour quoi ne pas le tenir dans un stade de 
football ?
Tenir le grand dialogue national dans la précipitation serait donner 
raison aux partisans de son échec. Le Cameroun n’en n’a pas le droit, 
lui qui scrute à l’horizon son émergence. Raison pour laquelle les 
camerounais aimeraient que ce dialogue soit retransmis en direct à la 
radio  et à la télévision nationales, de façon à ce que tous les 
camerounais puisse savoir en temps réel ce qui se discute. 
Inclure le débat sur la double nationalité ?
Dans la liste des sujets à l’ordre du jour, ne serait-il pas sage et 
utile d’inclure  le débat sur la double nationalité ?  La rédaction 
d’une nouvelle constitution avec pour document de base la constitution 
de 1961 ? Ce n’est pas un crime si nous sortions de ce grand conclave 
avec une nouvelle constitution, un nouveau système électoral, un nouveau
 régime politique, une nouvelle vision du monde parce que consensus 
entre les différentes composantes ethnolinguistiques de notre pays. 
Une nouvelle Constitution ?
Une certaine opinion n’exagère pas de penser qu’une nouvelle 
constitution, élaborée en toute objectivité, dans les règles d’un 
consensus national taillé sur une égalité des représentativités aiderait
 le Cameroun à tourner rapidement et durablement la page plus que toute 
autres thèses. On ne saurait dire qu’en l’état actuel de la situation, 
aucune garanti n’est donné aux populations ‘anglophones et francophones)
 que le dialogue ne sera pas fait otage par les caciques du RDPC 
(Rassemblement démocratique du peuple camerounais) qui difficilement 
réussit à établir la différence entre le parti politique et le 
gouvernement de la république. 
« Le dialogue dont il est question, concernera principalement la 
situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mais il est 
évident qu’en cela même il touchera à des questions d’intérêt national, 
telles que l’unité nationale, l’intégration nationale, le 
vivre-ensemble, il ne saurait intéresser uniquement les populations de 
ces deux régions », disait le président Paul Biya dans son message du 10 septembre 2019 à la Nation.
Ce que nous voulons faire-là, si on arrête 20 personnes réputées pour
 leur patriotisme avéré, leur intégrité, leur objectivité (un deux 
religieux, deux  sociologues, deux politistes, deux juristes, deux chefs
 traditionnels, deux architectes, deux musiciens, deux cuisiniers, deux 
médecins, deux enseignants d’école primaire)  que l’on enfermait dans 
une maison avec pour mission de proposer une nouvelle constitution au 
Cameroun cela se passerait tellement bien que l’on regretterait le temps
 perdu. Peut-être qu’il aurait fallu un pagne du “Grand Dialogue National” pour mobiliser davantage les filles et les fils du Cameroun!
Source:www.sinotables.com 

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