Avocat de renom, celui qui a porté les couleurs de
l’Alliance des forces progressistes (AFP) à la présidentielle
camerounaise d’octobre 2011 est décédé dimanche 6 octobre à Yaoundé, à
l'âge de 79 ans.
« Bernard Muna a succombé à une maladie cardiaque dont il souffrait depuis plusieurs années », a révélé des sources proches de la famille.La veille de son décès, le frère de l’opposant Akere Muna avait été admis en soins intensifs à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé, à la suite d’une nouvelle attaque. Ainsi s’est achevée la vie de ce juriste, marqué par de nombreux combats pour la démocratie et le respect des droits de l’homme et des citoyens.
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Libertés individuelles
À ce poste, il milite activement pour le respect des droits civiques et politiques des Camerounais en positionnant le barreau comme un contre-pouvoir face au régime de Yaoundé.De nombreux acteurs politiques ont d’ailleurs encore en mémoire sa plaidoirie historique lors du procès de l’avocat Yondo Black, arrêté en 1990 pour « subversion ». Bernard Muna avait mis en avant la question des libertés individuelles et collectives dans le pays, brisant ainsi un tabou.
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Retour au fédéralisme
Sur le plan politique, Benard Muna est reconnu comme l’un des membres fondateurs du Social democratic front (SDF), la première force d’opposition du Cameroun en termes de représentation à l’Assemblée nationale.<span style="width: 0px;overflow: hidden;line-height: 0" class="mce_SELRES_start"></span>
Mais en 1992, alors que le candidat du parti Ni John Fru Ndi revendique sa victoire à la présidentielle, ce dernier est placé sous résidence surveillé. Personne n’a alors accès au palais de Ntarikong où le leader du SDF est retranché… sauf Benard Muna, l’un de ses avocats.
Dans l’entourage du président, l’ancien bâtonnier est cependant vu comme un espion du régime. La brouille se confirmera en 2004, lorsqu’il essayera de challenger John Fru Ndi, à l’intérieur du SDF, lors de la course à la présidentielle. Ben Muna sera finalement exclu du parti, mais ne mettra pas fin à son engagement politique.
En 2011, il se présente en effet à l’élection présidentielle sous la bannière de l’Alliance des forces progressistes (AFP) où il termine quatrième, loin devant l’actuel président Paul Biya, réélu avec 77,99 % des voix. Un épiphénomène pour l’ancien président de l’Union des avocats d’Afrique centrale (UAAC) qui décède sans voir son rêve d’un retour au fédéralisme se réaliser.
Source: www.jeuneafrique.com
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